Chapitre 7 : une lumière douce et orangée
Chapitre 7 : une lumière douce et orangée
Mes aînés partaient, ce week-end-là,
Il leur fallait un pique-nique.
Dans une supérette du quartier,
(un quartier simple et populaire),
Je faisais la queue, un paquet de jambon sous plastique à la main, et une baguette dans mon filet.
J’avais tourné la tête vers l’extérieur. Tout était nimbé de la lumière du soir,
Douce, orangée.
L’atmosphère était un peu sèche
Comme si c’était déjà le début de l’été
Comme si plus loin s’étendait le sable face au soleil couchant ;
De la poussière aussi, voltigeant,
Dans l’horizon vaste et calme.
Je rentrai chez moi.
Tandis qu’ils se préparaient à partir,
Mon mari devait les emmener à la gare en voiture,
Je le fis venir dans la chambre à coucher,
Asseoir sur le lit,
Et calmement,
Je le lui dis.
Et j’en était désolée.
Et je le lui dis.
Il me jeta un regard incrédule.
Un regard très froid
Adressé au cancer.
Après quoi il me prit dans ses bras, tous deux assis au bout du lit.
Ou l’inverse, je ne sais plus.
Il les a emmenés à la gare, et pendant le retour,
M’a-t-il dit,
La vitre ouverte,
Le coude posé à l’extérieur,
Il a pu réfléchir,
Pensant qu’autant de bonheur, ça ne pouvait pas durer.
Moi, je téléphonai à une amie,
Qui l’avait vécu deux fois. Deux cancers différents. Même trois, en comptant bien.
On en avait si souvent parlé, elle et moi !
Elle m’annonça très simplement :
« Cela va bien se passer ».
Merci, mon amie, pour cette belle phrase.
Elle m’assura aussi que Dieu ne me laisserait pas seule.
Il ne me laissa pas seule.
Je ne sais plus ce qu’elle m’a dit d’autre,
Mais c’était juste et parfait.
Puis, j’ai eu au téléphone,
Déjà,
Une chirurgienne de la clinique,
Pour me fixer, déjà, (merci, si vite) un rendez-vous le lundi à la première heure.
Le soir,
J’ai demandé à mon mari qu’il prononce une prière.
Dans les jours qui suivirent,
Il nous en confectionna tout un carnet.
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